ART SACRÉ
Difficile de classer le sculpteur Darnas dans un style, une école, un genre : on pouvait le voir, au cours de la même semaine, monter sur l’échafaudage de la Tour de la Justice à Fourvière pour rectifier un détail de l’Archange Gabriel, redescendre, prendre un bloc de glaise et modeler une vierge en quelques minutes, « croquer » un dessin abstrait, une expression d’un visage, au fusain, à l’encre de chine ou à l’aérographe… puis aviser un beau « bout de bois », le caresser, le tailler délicatement à la gouge et le transformer en une belle statuette en noyer, sans sujet liturgique particulier.
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…et le lendemain, perdu dans ses pensées, la main sous le menton, face à un angle de bâtiment, imaginer l’objet qui « parlera » le mieux à cet endroit précis.
Mais très vite, il repasse à l’action, branche le poste de soudure à l’arc, monte sur un nouvel échafaudage, dans son jardin cette fois-ci, et prolonge de quelques centimètres un élément du futur mémorial du génocide arménien.
Pour l’artiste, son œuvre est une invitation à la réflexion, à l’émotion, éventuellement au recueillement, dans le lieu même où il sera regardé.
Dans l’église de Saint Claude de Tassin, sur la façade de l’église de l’Assomption à Charbonnières-les-bains, sur la façade de Fourvière ou dans la Cathédrale St Jean à Lyon… un peu plus loin à Anjou dans l’Isère, vous pourrez découvrir une belle vierge agenouillée, ou à Saint-Christophe-la-Montagne dans le Beaujolais, un chemin de croix étonnant (les animaux accompagnent Jésus dans son Calvaire), à Ancy et Longessaigne un tympan et des linteaux sculptés.
Encore plus loin de Lyon, à Lagny, dans la région parisienne, un buste du Père Champagnat… à Abbeville, une jolie nativité…
Dans des lieux fort connus, comme à l’abbaye de Sénanque, l’abbaye de Saint-Martin-du Canigou, une vierge et un St Martin. A Tournay, un beau calvaire en buis. A Lourdes, une série de panonceaux à l’entrée des pavillons de la Cité du Secours Catholique.