Mémorial génocide arméniens

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24 avril 1965 : cinquante ans après le début du génocide des arméniens de Turquie, le 24 avril 1915, la municipalité de Décines-Charpieu pose la première pierre d’un monument commémoratif, et demande au sculpteur Robert Darnas de lui présenter un projet.

Damas avait dû respecter des règles administratives précisant que « ‘ la sculpture, non figurative ne devait évoquer ni la violence, ni la provocation’ mais symboliser la fraternité de deux peuples et être l’emblème destiné à montrer aux générations futures les terribles méfaits des haines raciales ».

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Commence alors une longue étude, de multiples dessins, puis une maquette en polystyrène. « En dépit des directives, le monument n’est pas entièrement dépourvu d’éléments figuratifs et évoque le massacre, certes d’une manière poétique… » (ANALAYS ALVAREZ HERNANDEZ – 2015)

Darnas insère bien plus que cela dans son projet : Langage des formes, symbolisme baroque, esthétique des lignes… presque tous les éléments de style du sculpteur s’y retrouvent : les quatre faces entremêlées (St Michel, Jeux d’enfants), la stylisation des formes humaines, les lignes verticales et les ensembles de masses lourdes symbolisant la gravité et le drame des luttes raciales qui enferment l’humanité dans un noir destin :

le sculpteur – imagier des scènes bibliques dans les églises et abbayes – ne peut s’empêcher d’y mettre la roue du supplice et les flammes de l’enfer…

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Il se souvient évidemment des conseils de Zadkine (« soyez vous-même »), de ses longues études sur le nombre d’or et les rapports musicaux en sculpture et architecture, de la technique d’Albert Gleizes, la « rotation-translation » qui entraîne l’œil du spectateur dans un voyage autour de la sculpture, et le conduisent vers le message essentiel situé en haut : deux forces obliques symbolisant l’espoir, ce qui n’a pas échappé à l’œil exercé du journaliste et critique d’art :

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« Vers le haut, une sorte de panache, de fleur épanouie, de palme…, (dit) l’espoir de la communauté en des jours d’apaisement et de fraternité. » (René Déroudille -1972).

Le sculpteur et son épouse, en haut du monument terminé, dans leur jardin. La sculpture sera démontée puis remontée sur la place de Décines.
Le sculpteur et son épouse, en haut du monument.

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ci-dessous :

Plan d’accès Google maps pour situer le monument